Comment parvenir à l’autosuffisance alimentaire ?

Amadea part du principe que pour les paysans, aucune demande d’évolution de leurs pratiques ne peut être efficace tant qu’ils n’ont pas résolu leurs problèmes d’alimentation.
Dans les groupements agricoles encadrés par Amadea, cette question est prise en compte de deux façons :
– Par l’amélioration de la productivité dans les rizières, grâce à la maîtrise de techniques plus performantes.
– Par la diversification des productions et notamment par la pratique de cultures maraîchères de contre-saison et de cultures vivrières durant la période des pluies.

(Article de Patrick Johannes)

Une alternative ou un complément à la riziculture ?

Dans les zones où intervient Amadea, les cultures de contre-saison sont l’alternative logique à la recherche d’une amélioration de la productivité rizicole et à l’évolution vers l’autosuffisance alimentaire.
L’amélioration des rendements en matière rizicole est le résultat de l’utilisation des nouvelles techniques et de l’emploi de nouvelles semences, mais aussi et surtout de l’utilisation des rizières pour les cultures maraîchères de contre-saison.

La culture de contre-saison dans les rizières est aujourd’hui pratiquée sur près de 95% des zones où intervient Amadea.

Cette année, les pépinières ont permis de fournir près de 20% des semences utilisées par les membres des groupements. De plus, près de 30% de ces semences ont été achetées à des producteurs formés par Amadea dans la zone concernée.

Des semences contre des méthodes de culture respectueuses de l’environnement

Pour Amadea, la promotion des cultures maraîchères de contre-saison consiste à fournir aux paysans entre 10 et 15 variétés différentes de semences de légumes.
En échange, ils doivent s’engager à respecter les procédures techniques préconisées pour chaque variété de légume, à effectuer eux-mêmes les travaux nécessaires et à apporter l’ensemble des autres intrants (les engrais) qui ne doivent pas être chimiques. 
Si toutes les semences distribuées auparavant provenaient de dons extérieurs collectés par Amadea, ou d’achats sur place, depuis quelques années, 90% de celles-ci proviennent désormais de semences achetées par Amadea aux membres des groupements qui sont devenus eux-mêmes producteurs de semences, grâce aux formations dispensées par les techniciens d’Amadea.

A ce titre, le haricot a pris une place importante dans le programme d’Amadea car il constitue :

  • une très bonne culture de rotation dans les rizières 
  • Un substitut de choix pour répondre aux besoins en protéine dans l’alimentation des paysans.

Apprendre à préparer et à consommer autrement

En plus de la fourniture de semences et de l’apprentissage de nouvelles méthodes de culture, l’action d’Amadea se poursuit avec l’intervention d’animatrices et de médecins de l’association.
A travers des actions régulières d’éducation nutritionnelle et sanitaire dans les groupements, ils apprennent aux paysans comment préparer les légumes et quels bienfaits peut apporter leur consommation.

S’il a fallu plusieurs années pour obtenir des résultats satisfaisants, les visites à domicile ainsi que les foires annuelles organisées par Amadea permettent aujourd’hui de constater que les paysans des zones concernées par ce programme l’ont adopté au bout de quelques mois seulement.


Soumettre