La Charente Libre parle d’AMADEA

Dans un article publié dans ses colonnes et sur son site Web le 29 juin 2020, le quotidien régional « La Charente Libre » revient sur l’action d’Amadea en faveur du développement rural à Madagascar.


AUNAC, BASE DE PROJETS HUMANITAIRES AMBITIEUX

La savonnerie artisanale a été créée il y a deux ans pour le marché intérieur malgache. Repro CL

Par Céline AUCHER, publié le 29 juin 2020 à 19h16.

Basée à Aunac-sur-Charente, l’association Amadéa développe un gros projet de production d’huiles essentielles à Madagascar. Avec l’aide de la Région.

Rue de la Charente, passé le pont d’Aunac, la plaque est aussi discrète que les projets humanitaires d’Amadéa sont ambitieux. Qui sait que cette association nationale tournée vers l’enfance et le développement touche près de 10 000 personnes à Madagascar? « À raison de 90 groupements de dix personnes qui représentent chacune des familles nombreuses, on ne devrait pas être loin » , sourit Marie-Thérèse Miremont, présidente et fondatrice d’Amadéa, qui vient de recevoir une aide de 13 000€ de la Région pour développer la production d’huiles essentielles locales, extraites sur place, et la culture de plantes médicinales et aromatiques dans la région des hauts plateaux de la province de Tananarive. La suite directe de la savonnerie artisanale créée il y a deux ans, qui utilise des huiles essentielles pour parfumer les savons.

« Un nouveau projet mené avec Valéry Bouyer, producteur bio à la tête de la ferme Plantabenèze en Charente-Maritime, détaille Marie-Thérèse Miremont. Ce professionnel donne de son temps pour nous aider à choisir le matériel et viendra à Madagascar pour l’installer et former les Malgaches. »

Seul l’alambic d’occasion est déjà sur place. Avril 2021, c’est l’objectif de l’association pour concrétiser les choses. « Si l’épidémie de covid ne nous oblige pas à repousser la mise en route », avoue Marie-Thérèse Miremont, en pointant un projet global à 27 000€, sollicité par la population locale, qui a totalement adhéré à la savonnerie artisanale tournée vers le marché intérieur malgache. « Les gens ont commencé à recenser toutes les plantes dont ils ne se servent pas et considéraient même comme des mauvaises herbes » , se réjouit la présidente d’Amadéa. Ravintsara, eucalyptus, niaouli, pervenche de Madagascar… Le potentiel de l’île est important et permet d’atteindre un double objectif : développement et protection de l’environnement.

Éviter l’exode rural

Des missions qui se sont ajoutées au fil du temps pour Amédéa, née en 1986 autour de la protection des enfants, avec la création de centres d’accueil et d’orphelinats, jusqu’à devenir un organisme d’adoption agréé, de 1989 aux années 2010. « Une délégation administrative très lourde qu’on a fini par abandonner » , avoue Marie-Thérèse Miremont, médecin du travail à la retraite, qui avait commencé par envoyer des médicaments au Vietnam avant que sa sœur adopte un enfant malgache: « Autour de nous, de plus en plus de gens voulaient aider. »

Au point que l’association fédère aujourd’hui plusieurs comités locaux de bénévoles en France, organisant de multiples événements pour lever des fonds. « Sans toutes ces petites sommes collectées, on ne pourrait rien faire. On n’aurait pas de fonds propres et personne ne nous soutiendrait sur des projets ambitieux. »

Plus de 100 000€ par an sont investis pour les projets humanitaires d’Amadéa, qui travaille sur place avec un groupement fédérant plusieurs communautés et activités dont le nom est évocateur, « Ceux qui travaillent avec Amadéa ». « La protection des enfants nous a amenés à intervenir sur les familles et l’emploi pour lutter contre la pauvreté, reprend Marie-Thérèse Miremont, en pointant la création il y a plusieurs années d’une sécherie de fruits et légumes. « Une activité économique qui fournit de l’emploi aux jeunes des zones rurales. C’est notre objectif : éviter qu’ils s’entassent dans les villes où la pauvreté est déjà endémique. »